Il y eût aussi les arts plastiques du lycée et quelques cours au Musée du Louvre, plus ou moins assidus, à l’adolescence ; le premier carton entoilé du Bon Marché parisien et ses tubes d’acryliques ; le chevalet et les boîtes de peintures que mon grand-père paternel me transmit lorsque sa vue s’éteignit, et l’odeur de l’huile de lin mélangée à l’essence de thérébentine qui embaumait ma petite maison d’Etel, en pleine Ria, face à l’Océan. Et aussi l’argile, achetée par hasard, lorsque j’habitais La Rochelle, et une première expo lors de la « Journée de la Femme » en 1997 ; au gré des rencontres, les figurines s’exposent à La Rochelle, l’Ile de Ré, Paris et Toulouse. Mes sirènes intérieures me rattrapent et j’embarque pour plusieurs navigations et convoyages transatlantiques – j’emporte de l’argile dans mes bagages. De retour sur la terre ferme, j’emménage au coeur de Marseille et m’exerce au grand format sur kraft. Un job à vocation chronophage dans l’édition nautique… cette ville sèche et blanche au ciel désespérément bleu … J’aspire à l’air du large, à la terre verte qui rejoint la mer profonde. Aux vagues longues. Je prendrai donc la tangente, pour arriver ici, dans le Cap Sizun. C’était il y a 10 ans. Guidée par Gérard Venturelli lors de séances aux Beaux-Arts de Quimper, j’interromps le cours des choses le temps de retaper une maison dans le quartier historique de Pont Croix, et de m’y poser paisiblement. Ici la vie s’écoule au rythme du vide et du plein de la rivière qui longe le bas du village jusqu’à rejoindre l’Océan. On l’entend gronder quelques fois, l’Océan. L’Océan merveilleux – comme je l’aime ! J’ai enfin repris le chemin des pinceaux qui plongent dans la couleur, de l’argile qui fond sous les doigts, des fusains qui crissent sur le papier. Pour mon plus grand plaisir – et le vôtre j’espère – voici donc quelques terres, couleurs, et autres traits. Merci pour votre regard. Alexandrine Pelpel, ALX- 2016